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36ème Congrès du CIHA - Lyon 2024

Parrainé par le Ministère de la Culture,
le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,
le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères

Plaster, beyond transitory / Le plâtre, au-delà du transitoire.

Thierry Laugee 1, Emmanuel Lamouche 2, Grégoire Extermann 3


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Nantes Université - Nantes (France), 3Haute Ecole Spécialisée Du Tessin - Mendrisio (Switzerland)

Sujet en anglais / Topic in english

In recent years, publications on the subject of plaster have increased in number, whether they are symposium proceedings (A. Alexandridis, L. Winkler-Horaček [eds.], Destroy the Copy - Plaster Cast Collections in the 19th-20th Centuries, Berlin, 2022; T. Lochman, M. Guderzo [eds], Il valore del gesso come modello [... ], Possagno, 2017; E. Marchand, R. Fredericksen, Plaster Casts, Making, Collecting and Displaying from Classical Antiquity to the Present, Berlin, 2010), general volumes (G. de Laubier, G.-L. Barthe, Plâtres en majesté, l'univers du plâtre, Paris, 2023), or issues of scientific journals (Technè, 51, 2021; Sculpture journal, 28-3, 2019; In situ, 28, 2016).

Most of the times, plaster is studied from a unique perspective, it is mentioned as a step in the creative process. Indeed, plaster is often a "utilitarian" material, intended to prepare a sculpture in a definitive material. The plaster work is then transitory, destined to disappear because of its fragility or its low value. The article by Jacques de Caso, « Alors, on ne jette plus? » (La sculpture du XIXe siècle, une mémoire retrouvée, Paris 1986, p. 18-21) has made us aware of a heritage issue. Many collections of studio plaster casts, or major copies, were until then abandoned in storerooms, in a poor condition, or simply suppressed. Many campaigns to rehabilitate these collections have made it possible to rediscover them and to understand their importance. One of the most remarkable manifestations of this rehabilitation is the opening in 2018 of the sculpture gallery of the Petit Palais, made up of models previously stored in the reserves of Ivry-sur-Seine. Going beyond the sole criterion of the value of the material to judge the quality of a sculpture is thus a recent movement. Although plaster is visible in many museum institutions, it should be noted that only two types of plaster are valued, models or maquettes, and collections of casts.

The use of plaster thus remains stuck in its transitory status; it would only make sense in relation to an earlier or later work. This consideration of plaster in a chronological logic deprives the history of statuary of a study of plaster as a true medium, with its own aesthetic qualities, sought after by practitioners and artists, or allowing them to free themselves from the usual economy of statuary and from the norm. The session aims precisely at getting out of the apprehension of plaster as a substitute, and thus questioning the forms of completion by plaster. The aim is to determine how this inexpensive, liquid, and possibly temporary technique generates singular practical and artistic results, and even an aesthetic of its own.

Sujet de la session en français / Topic in french

Ces dernières années, les publications sur le plâtre se sont multipliées, qu’il s’agisse d’actes de colloques (A. Alexandridis, L. Winkler-Horaček [dir.], Destroy the Copy – Plaster Cast Collections in the 19th–20th Centuries, Berlin, 2022 ; T. Lochman, M. Guderzo [dir.], Il valore del gesso come modello [... ], Possagno, 2017 ; E. Marchand, R. Fredericksen, Plaster Casts, Making, Collecting and Displaying from Classical Antiquity to the Present, Berlin, 2010), d’ouvrages généraux (G. de Laubier, G.-L. Barthe, Plâtres en majesté, l’univers du plâtre, Paris, 2023), ou de numéros de revues scientifiques (Technè, 51, 2021 ; Sculpture journal, 28-3, 2019 ; In situ, 28, 2016).

Le plus souvent, le plâtre est étudié sous un angle unique, il est mentionné comme étape dans le processus créateur. Le plâtre est en effet souvent un matériau « utilitaire », destiné à préparer une sculpture dans un matériau définitif. L’œuvre de plâtre est alors transitoire, vouée à disparaître en raison de sa fragilité ou de sa faible valeur. L’article de Jacques de Caso, « Alors, on ne jette plus ? » (La sculpture du XIXe siècle, une mémoire retrouvée, Paris 1986, p. 18-21) a permis de prendre conscience d’un écueil patrimonial. Nombre de collections de plâtres d’ateliers, ou de copies majeures étaient jusqu’alors abandonnées dans les réserves, dans un piteux état, voire purement supprimées. De multiples campagnes de réhabilitation ont permis de les redécouvrir ces fonds et de saisir leur importance. L’une des manifestations les plus remarquables de cette réhabilitation est l’ouverture en 2018 de la galerie des sculptures du Petit Palais constituée de modèles auparavant entreposés dans les réserves d’Ivry-sur-Seine. Le dépassement du seul critère de valeur du matériau pour juger de la qualité d’une sculpture est donc un mouvement récent. Si le plâtre est visible dans nombre d’institutions muséales, il convient toutefois de remarquer que seuls deux types de plâtres sont valorisés, les modèles ou maquettes, et les collections de moulages.

L’usage du plâtre demeure donc figé dans son statut transitoire, il n’aurait de sens que par rapport à une œuvre antérieure ou postérieure. Cette logique chronologique prive l’histoire de la statuaire d’une étude du plâtre comme médium véritable, possédant des qualités esthétiques propres, recherchées par les praticiens et les artistes, ou permettant de se libérer de l’économie usuelle de la statuaire et ainsi se libérer de la norme. La session vise précisément à sortir de l’appréhension du plâtre comme d’un substitut, et ainsi interroger les formes de l’achèvement par le plâtre. Il s’agira de déterminer comment cette technique peu coûteuse, liquide, engendre des résultats pratiques et artistiques singuliers, voire une esthétique qui lui est propre.